Au Japon
Ca longtemps que je ne ai pas pas parlé du Japon
Et bien aujourd’hui je vais vous parler d’une île de l’archipel nippon, Tashirojima
C’est une petite île, particulièrement reconnue pour sa forte population de chats et de chatons.
Située dans l’Océan Pacifique, au large de la péninsule Oshika, Tashirojima (田代島) est une île actuellement considérée comme étant inhabitée. En effet, si en 1950, la population de cette terre s’élevait à 1 000 habitants, elle n’en compte aujourd’hui qu’une centaine. En contrepartie, l’île est largement peuplée de chats : on y compte en effet plus de 150 félins, d’où le surnom "Tashirojima, l’île aux chats" (Cat Island). C’est cette particularité qui fait la réputation de l’île.
Là-bas, même s’ils sont pour la plupart errants, les chats sont tous en bonne santé et se laissent facilement approcher par les humains. Ils le doivent à la population locale et à ses croyances : sur Tashirojima, nourrir un chat et prendre soin de lui est signe de richesse et de bonne fortune.
Une "vieille île" menacée
L’ensemble de l’île est divisé en deux villages malgré tout habités : Oodomari etNitoda. On estime que 83% de cette population est classée comme personnes âgées. De ce fait, les deux villages ont été désignés comme des genkai-shuuraku(限界集落), des "villages terminaux", ce qui signifie qu’en raison de la forte population vieillissante, les villages sont menacés de disparaître dans les prochaines années à venir. Un futur plutôt inquiétant, notamment pour les chats de l’île, principalement nourris et soignés pas ces personnes âgées.
Le tourisme… grâce aux chats
Si la population se meurt au fil des années, les touristes amateurs de félins, eux, font de Tashirojima l’une de leur destination favorite. Et évidemment, les constructions insolites ne manquent pas.
Appartements insolites, réalisés selon le modèle félin
Mais naturellement, l'attraction principale de cette île hors du commun reste la présence exceptionnelle des chats.
Les humains cohabitent en parfaite harmonie avec les félins.
Le sanctuaire des chats
Au centre de l’île, situé exactement entre les deux villages, se trouve un
petit sanctuaire que l’on nomme Neko-jinja (猫神社). Autrefois, les habitants de l’île étaient de grands éleveurs de vers à soie mais étaient envahis par les souris (ennemi naturel du ver à soie). Des chats ont donc été introduits dans l’île afin de chasser ces rongeurs, qui nuisaient à la production de l’élevage. On suppose alors que ce petit temple a été bâti en leur honneur, afin de les remercier, et que c’est sans doute de là que proviennent les croyances des habitants. On pourrait également penser que celles-ci viendraient des pêcheurs : de tous temps, les hommes de la mer observent les actions des chats de l’île et les interprètent comme des prédictions au sujet de la météo et de leurs récoltes.
Tashirojima et le tsunami
Lors de la catastrophe de mars 2011, survenue au large de l’archipel japonais, la population humaine et féline de l’île aux chats a vraisemblablement été épargnée. Alors que beaucoup ont dû se résigner à abandonner leurs compagnons à quatre pattes, les habitants de l’île, quant à eux, ont eu la chance de pouvoir fuir les vagues meurtrières à temps, limitant ainsi le nombre de pertes humaines et animales. L’île a en revanche due être coupée du monde durant quelques temps, en raison de l’accès difficile à celle-ci. En effet, le port d’Ishinomaki a été rasé, rendant Tashirojima déserte.
Les chats de l’île, face à la catastrophe de mars 2011
Une année après le tsunami, l’antenne de Miyagi et les studios Asahi Productions achève la production de Neko no Sumu Shima (猫の棲む島, l’île où vivent les chats), un court-métrage d’animation d’environ cinq minutes, qui vise à présenter la catastrophe du point de vue des chats de l’île. Entièrement réalisé et écrit par Hideaki Oba, ce petit dessin-animé a d’abord été projeté dans la ville d’Ishinomaki avant d’être diffusé à la télévision, sur la BS Fuji.
Souces :
Texte http://www.nautiljon.com
Photos : Internet